Biographie

Artiste plasticienne et performer, Carole Douillard utilise sa présence ou celle d’interprètes comme sculpture pour des interventions minimales dans l’espace d’exposition. Se situant au bord du spectaculaire tout en prenant soin de l’éviter, son travail appelle une redéfinition du spectateur, de l’espace de la performance et de la relation qui s’instaure entre l’objet contemplé et celui, celle qui le contemple. Son travail se complète souvent de documents, films, récits et photographies. Depuis quelques années, elle s’intéresse particulièrement à la question des archives, de la conservation, dans le temps, de la mémoire et des gestes. Son travail a récemment été présenté au Grand Café, à Saint Nazaire, aux Communs, à Genève, pour Dance First Think Later, au MacVal (Vitry/Seine), à la galerie Kamel Mennour et à l’Institut Giacometti (Paris) dans l’exposition de Douglas Gordon The Morning After, à LACE, Los Angeles, à Kadist, San Francisco, au Royal Institute of Arts, à Stockholm, à l’Institut Français de Kyoto, au T2G, théâtre de Genevilliers…Entre 2010 et 2020 elle a exposé à la biennale d’Oslo (2019-2021), à Bruxelles (A performance Affair, 2018, Wiels, 2016), à la Biennale de Lyon (Mondes Flottants, 2017), à la galerie Michel Rein, à la Fondation d’entreprise Ricard, au Palais de Tokyo, à la Ferme du Buisson, au Musée de la Danse (Rennes), au Centre Pompidou, au Centro de Arte Dos de Mayo (Madrid), au Printemps de Septembre à Toulouse. En 2022 elle a publié le livre Body Talks (Ed. Zerodeux/Presses du Réel), un entretien réalisé à Los Angeles en 2019 avec la critique d’art Amelia Jones et les artistes, pionnières de la performance féministe Californienne, Barbara T Smith et Suzanne Lacy. Ce document a été produit dans le cadre d’un travail de recherche qu’elle mène actuellement à Los Angeles où elle a séjourné plusieurs mois depuis 2019 (bourses Sur mesure & Mira /Institut Français). Elle y élabore d’une part de nouvelles pièces en lien avec l’existence de l’écrivaine et essayiste américaine Susan Sontag (1933-2004) et, d’autre part, un répertoire de l’histoire du geste et de la performance des femmes en Californie du sud des années 1960 à nos jours. En 2020, La ville d’Oslo a acquis le second exemplaire de sa performance The Viewers (premier exemplaire produit et acquis par le CNAP en 2014). Le Cnap à également acquis en 2020 la série de photographies Dog Life, To Hold, produite en collaboration avec la galerie Michel Rein (Paris) pour la biennale de Lyon en 2017. Le Frac Méca – Nouvelle Acquitaine a quant à lui fait entrer en collection le protocole de la performance The Waiting Room (2021). Le film Idir, réalisé en collaboration avec Babette Mangolte (vidéaste et cinéaste, œil de la performance New Yorkaise des années 1960 et 1970) a rejoint en 2021 la collection du Carré d’Art, Musée d’art contemporain de Nimes et de la fondation Kadist (Paris & San Franciso). Ce film de 30 minutes qui consiste en la reprise de l’archive vidéo d’une performance historique de Bruce Nauman (1967) dans les rues d’Alger, remet en jeu l’ondulation du corps de l’artiste à travers celui d’un jeune homme algérois, coincé, par son identité de genre, dans son pays. Membre, de 2016 à 2019, de l’Institut ACTE, CNRS – Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, équipe Espas (Esthétique de la performance et des arts du spectacle), elle rejoint en 2021 le groupe de recherche Of Public Interest, au Royal Institute of Art de Stockholm. Elle enseigne régulièrement en écoles d’arts en France, comme à l’école Nationale des Beaux-Arts de Lyon.