Phénomène Sontag

Solo Exhibition

Phénomène Sontag, first restitution of work on Susan Sontag’s Papers, 2019-2025

Interpreter : Séverine Lefèvre

Agnès Violeau, « Crown Shyness », 2025 – FR & EN

https://www.zerodeux.fr/guests/carole-douillard-2/

A text about Carole Douillard’s current work, and more specifically the first restitution of her long term researches on Susan Sontag’s Papers, UCLA, Los Angeles, CA.

Agnès Violeau, “Carole Douillard, Sleepers”, 2023 – FR

Sontag’s quote

We aspire to life in the body

White Gestures

I Made White Gestures Among Solitudes – Interpreter : Séverine Lefèvre 2025

Figures

Performance, Institut Giacometti, Paris

Carole Douillard, Figures, 2022

Institut Giacometti, Paris, France
Performance
Within Douglas Gordon’s exhibition, The Morning After

Figures, Institut Giacometti, 2022

Babette Mangolte & Idir

Babette Mangolte & Idir Hebbadj, on the set of the performance film Idir © Carole Douillard, Algiers, 2018

https://kadist.org/work/idir/

Christian Alandete no 6

« À Alger, le phénomène des hittistes, traduit littéralement par “teneurs de murs” a été un point de départ du projet de recherche Dog life initié par Carole Douillard en 2013 […]. Au sommet de la crise sociale que connaît l’Algérie, à partir des années 1980 et pendant la décennie noire qui suit, la jeunesse masculine désœuvrée occupe l’espace public comme on occupe le temps, délimitant un territoire réservé où la femme n’a droit de cité qu’à condition de se conformer aux règles imposées par la société et de ne surtout pas stationner. Prises dans un mouvement permanent, elles ont alors tendance à s’extraire du regard, rendant encore plus visibles ces hommes immobiles, comme l’avait déjà révélé la première photographie de l’histoire. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016

Christian Alandete no 5

« Cette ambivalence du genre, mise à jour par les queer studies, traverse ainsi le travail de Carole Douillard dans une approche post-féministe/féminine des représentations du masculin. Aussi, entre la posture des hittistes, adossés aux murs du quartier de Bab El Oued à Alger, et celle des prostituées stationnant le long de la rue Saint-Denis à Paris, se révèlent finalement plus de similitudes que de différences, alors même que l’une et l’autre incarnent deux visions extrêmes du genre, par une exagération des marqueurs de la féminité et de ceux de la virilité. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016

Christian Alandete no 4

« Ces marqueurs, Carole Douillard tente de les brouiller en faisant réinterpréter une performance de Bruce Nauman sur un stade de football de la périphérie d’Alger. Un jeune homme d’une vingtaine d’années “marche de manière exagérée autour du périmètre d’un carré” tracé sur le sol de terre battue, sous le regard mi-amusé, mi-médusé d’un groupe d’adolescents attendant que le terrain se libère pour pouvoir à leur tour l’occuper.[…] Carole Douillard déplace à la fois l’espace intime et protégé de l’atelier vers l’espace potentiellement dangereux de la place publique et teste les représentations du corps masculin traversées par celles du féminin. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016

Christian Alandete no 3

« La passivité devient alors le moteur d’une action, fut-elle imperceptible, dans laquelle le visiteur passe du statut de spectateur à celui de performeur dans un effet miroir dont The viewers en est probablement la forme la plus directe, le regardeur étant lui même regardé, observé et potentiellement objectivé. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016

Christian Alandete no 2

« À la passivité du spectateur, Carole Douillard a depuis longtemps répondu par celle du performeur, basant nombre de ses performances sur des actions réduites à la seule présence de corps individués, à commencer par le sien (A sleep), et plus récemment ceux de possibles collectifs à géométries variables, passant d’un corps d’abord physique à un corps désormais social, à la fois singulier et commun (Sleepers). »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016

Christian Alandete no 1

« De la place Taksim d’Istanbul à celle de la Puerta del Sol de Madrid, la vague d’occupations de l’espace public au tournant des années 2010, concomitante au phénomène d’Occupy Wall Street à New York, a provoqué une vague déferlante jusque dans les pays du Moyen Orient, tombant parfois les dictatures au pouvoir pour d’autres régimes qui n’en sont souvent pas moins autoritaires. L’effet domino du mouvement du printemps sur les pays arabes a néanmoins rendu visible la présence des femmes dans un espace public temporairement partagé, avant que la répartition par genre soit de nouveau redistribuée : aux garçons l’espace public, aux filles l’espace domestique. […] »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016

Biography

Artist and performer, searcher, Carole Douillard uses her presence or that of the interpreters as sculpture for minimal interventions in space. Situated on the edge of the spectacular, while taking care to avoid it, her work calls for a redefinition of the spectator, the space of performance and the power struggle between the performers and the audience. Her work is often completed with documents, films, writings and photographs. For some years now, she has been particularly interested in the question of feminist archives, of the conservation, in time and space, of art memory and gestures. Her recent works have been performed at Le Grand Café (Saint-Nazaire, France), at Le MacVal (Vitry, France), at Dance First Think Later (Les Communs), in Geneva (Switzerland), at Institut Giacometti, Paris (France) within Douglas Gordon’s exhibition The Morning After, in Oslo (Norway), as part of Oslo Kommunes Collection, at LACE, Los Angeles & Kadist San Francisco (USA), at CCAM in Las Palmas (Canaria, Spain), at the Oslo Biennale (2019-2021), in Brussels (A performance Affair, 2018 & Wiels, 2016), at the Biennale de Lyon (Mondes Flottants, 2017), Michel Rein gallery, Fondation d’entreprise Ricard, Palais de Tokyo, Centre Pompidou, (Paris/France), Dance Museum (Rennes/Fr), Centro de Arte Dos de Mayo (Madrid, Spain)… Since 2019 she conducts a research in California (Research grant « Sur Mesure », French Institute/Flax Foundation & Aide à la Création, DRAC Pays de la Loire) where she lived for several months in 2019 and in 2022. The residency (Los Angeles) revolves around phenomenology in the archives of twentieth-century writer and essayist Susan Sontag and around the history of feminist gesture and performance in Southern California from the 1960s to the present days. In 2018, she realised a performance film, Idir, with the american filmmaker Babette Mangolte which consists on a politic and poetic reenactment in Algiers’s street of an historic Bruce Nauman’s performance from 1967 (Walking in an Exaggerate Manner Around the Perimeter of a Square). Idir has been shown in 2019-2020 at the Musée d’arts of Nantes (France) and at LACE (Los Angeles). It is now part of the collection of the Musée Carré d’Arts de Nîmes (France) and Kadist Foundation (Paris & San Francisco). A first copy of her important performance The viewers was acquired in 2014 by the Centre National des Arts Plastiques (France) the second one is part of Oslo City Collection (Norway). Many of her performance’s protocols are part of french public institutions’s collections. She’s also part of several research groups in Body and spaces in Europe, such as the Laboratory of gestures, La Sorbonne, Paris and Economie solidaire de l’Art, a think tank on contemporary art economy (France). In 2022, she was part of Of Public Interest, at the Royal Institute of Arts, Stockholm (Sweden). She regularely teaches performance art, as for instance at Ecole Supérieure d’Arts de Lyon (France) and in European and north Africa art and architecture schools and universities.

Biographie

Artiste plasticienne et performer, Carole Douillard utilise sa présence ou celle d’interprètes comme sculpture pour des interventions minimales dans l’espace d’exposition. Se situant au bord du spectaculaire tout en prenant soin de l’éviter, son travail appelle une redéfinition du spectateur, de l’espace de la performance et de la relation qui s’instaure entre l’objet contemplé et celui, celle qui le contemple. Son travail se complète souvent de documents, films, récits et photographies. Depuis quelques années, elle s’intéresse particulièrement à la question des archives, de la conservation, dans le temps, de la mémoire et des gestes. Son travail a récemment été présenté au Grand Café, à Saint Nazaire, aux Communs, à Genève, pour Dance First Think Later, au MacVal (Vitry/Seine), à la galerie Kamel Mennour et à l’Institut Giacometti (Paris) dans l’exposition de Douglas Gordon The Morning After, à LACE, Los Angeles, à Kadist, San Francisco, au Royal Institute of Arts, à Stockholm, à l’Institut Français de Kyoto, au T2G, théâtre de Genevilliers…Entre 2010 et 2020 elle a exposé à la biennale d’Oslo (2019-2021), à Bruxelles (A performance Affair, 2018, Wiels, 2016), à la Biennale de Lyon (Mondes Flottants, 2017), à la galerie Michel Rein, à la Fondation d’entreprise Ricard, au Palais de Tokyo, à la Ferme du Buisson, au Musée de la Danse (Rennes), au Centre Pompidou, au Centro de Arte Dos de Mayo (Madrid), au Printemps de Septembre à Toulouse. En 2022 elle a publié le livre Body Talks (Ed. Zerodeux/Presses du Réel), un entretien réalisé à Los Angeles en 2019 avec la critique d’art Amelia Jones et les artistes, pionnières de la performance féministe Californienne, Barbara T Smith et Suzanne Lacy. Ce document a été produit dans le cadre d’un travail de recherche qu’elle mène actuellement à Los Angeles où elle a séjourné plusieurs mois depuis 2019 (bourses Sur mesure & Mira /Institut Français). Elle y élabore d’une part de nouvelles pièces en lien avec l’existence de l’écrivaine et essayiste américaine Susan Sontag (1933-2004) et, d’autre part, un répertoire de l’histoire du geste et de la performance des femmes en Californie du sud des années 1960 à nos jours. En 2020, La ville d’Oslo a acquis le second exemplaire de sa performance The Viewers (premier exemplaire produit et acquis par le CNAP en 2014). Le Cnap à également acquis en 2020 la série de photographies Dog Life, To Hold, produite en collaboration avec la galerie Michel Rein (Paris) pour la biennale de Lyon en 2017. Le Frac Méca – Nouvelle Acquitaine a quant à lui fait entrer en collection le protocole de la performance The Waiting Room (2021). Le film Idir, réalisé en collaboration avec Babette Mangolte (vidéaste et cinéaste, œil de la performance New Yorkaise des années 1960 et 1970) a rejoint en 2021 la collection du Carré d’Art, Musée d’art contemporain de Nimes et de la fondation Kadist (Paris & San Franciso). Ce film de 30 minutes qui consiste en la reprise de l’archive vidéo d’une performance historique de Bruce Nauman (1967) dans les rues d’Alger, remet en jeu l’ondulation du corps de l’artiste à travers celui d’un jeune homme algérois, coincé, par son identité de genre, dans son pays. Membre, de 2016 à 2019, de l’Institut ACTE, CNRS – Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, équipe Espas (Esthétique de la performance et des arts du spectacle), elle rejoint en 2021 le groupe de recherche Of Public Interest, au Royal Institute of Art de Stockholm. Elle enseigne régulièrement en écoles d’arts en France, comme à l’école Nationale des Beaux-Arts de Lyon.

C. Douillard, A. Jones, S. Lacy, B. T. Smith, “Body Talks”, 2022 – FR & EN

Dance

“Dance?”, CAAM, Las Palmas de Gran Canaria (ES),
26.03–18.07.2021 (curated by Gabriel Hernández)
www.caam.net

Philippe Szechter, “Carole Douillard”, 2020 – FR & EN

Optical Sound

Carole Douillard, Amelia Jones, Suzanne Lacy, Barbara T. Smith, “Entretien”, 2019 – FR In: Pierre Beloüin & P. Nicolas Ledoux (dir.), OpticalSound La Revue, 2020, #7, 240 p.
www.optical-sound.com

Magali Lesauvage, “Une grande leçon“, 2019 – FR

Daniela Veneri, “Voices from the osloBIENNALEN: Carole Douillard“,  2019 – EN

Oslo Biennalen, “Carole Douillard The Viewers”, 2019 – EN

C. Douillard, A. Jones, S. Lacy, B. T. Smith, “Entretien”, 2019 – FR

Manuel Pelmus, “What do The Viewers View?”, 2019 – EN

Oslo Biennalen

Carole Douillard’s The Viewers is performed at Oslo Biennalen First Edition 2019-2024.
www.oslobiennalen.no

Sleepers

Sleepers
Biennale de Lyon, Fr, « Monde Flottants » (Curator : Emma Lavigne), 2017

To Hold

To Hold, 2017
9 photographs 120 x 90 cm, From Dog Life, « Unfolded Pictures »
Courtesy : CNAP, France

The To Hold series shows a set of landscapes and places in Algeria that I have traveled and which have a biographical scope, I hold them up «at arm’s length» in front of the viewer’s eyes.

Body of Index

Body of Index, 2016 – 2017

Center of French Feminism Archives, University of Angers & Frac Pays de la Loire, France

2 photographs, 120 x 90 © Carole Douillard & ADAGP