Sontag’s quote
We aspire to life in the body.
We aspire to life in the body.
Susan Sontag’s papers, box n°362 © Carole Douillard, Los Angeles, 2022
Carole Douillard, Figures, 2022
Institut Giacometti, Paris, France
Performance
Within Douglas Gordon’s exhibition, The Morning After
Babette Mangolte & Idir Hebbadj, on the set of the performance film Idir © Carole Douillard, Algiers, 2018
« À Alger, le phénomène des hittistes, traduit littéralement par “teneurs de murs” a été un point de départ du projet de recherche Dog life initié par Carole Douillard en 2013 […]. Au sommet de la crise sociale que connaît l’Algérie, à partir des années 1980 et pendant la décennie noire qui suit, la jeunesse masculine désœuvrée occupe l’espace public comme on occupe le temps, délimitant un territoire réservé où la femme n’a droit de cité qu’à condition de se conformer aux règles imposées par la société et de ne surtout pas stationner. Prises dans un mouvement permanent, elles ont alors tendance à s’extraire du regard, rendant encore plus visibles ces hommes immobiles, comme l’avait déjà révélé la première photographie de l’histoire. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016
« Cette ambivalence du genre, mise à jour par les queer studies, traverse ainsi le travail de Carole Douillard dans une approche post-féministe/féminine des représentations du masculin. Aussi, entre la posture des hittistes, adossés aux murs du quartier de Bab El Oued à Alger, et celle des prostituées stationnant le long de la rue Saint-Denis à Paris, se révèlent finalement plus de similitudes que de différences, alors même que l’une et l’autre incarnent deux visions extrêmes du genre, par une exagération des marqueurs de la féminité et de ceux de la virilité. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016
« Ces marqueurs, Carole Douillard tente de les brouiller en faisant réinterpréter une performance de Bruce Nauman sur un stade de football de la périphérie d’Alger. Un jeune homme d’une vingtaine d’années “marche de manière exagérée autour du périmètre d’un carré” tracé sur le sol de terre battue, sous le regard mi-amusé, mi-médusé d’un groupe d’adolescents attendant que le terrain se libère pour pouvoir à leur tour l’occuper.[…] Carole Douillard déplace à la fois l’espace intime et protégé de l’atelier vers l’espace potentiellement dangereux de la place publique et teste les représentations du corps masculin traversées par celles du féminin. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016
« La passivité devient alors le moteur d’une action, fut-elle imperceptible, dans laquelle le visiteur passe du statut de spectateur à celui de performeur dans un effet miroir dont The viewers en est probablement la forme la plus directe, le regardeur étant lui même regardé, observé et potentiellement objectivé. »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016
« À la passivité du spectateur, Carole Douillard a depuis longtemps répondu par celle du performeur, basant nombre de ses performances sur des actions réduites à la seule présence de corps individués, à commencer par le sien (A sleep), et plus récemment ceux de possibles collectifs à géométries variables, passant d’un corps d’abord physique à un corps désormais social, à la fois singulier et commun (Sleepers). »
— Christian Alandete, “Des corps immobiles”, 2016